L’ordre mondial libéral s’estompe progressivement au profit d’un environnement international plus conflictuel, où les rapports de force et la compétition technologique redéfinissent les équilibres stratégiques. La Chine, les États-Unis et la Russie mènent désormais des politiques étrangères plus agressives, souvent révisionnistes, tandis que la course à l’armement, à la suprématie en intelligence artificielle et à l’accès aux minéraux critiques intensifie les rivalités entre grandes puissances.
Dans ce contexte incertain et dangereux, la souveraineté et la sécurité du Canada se trouvent directement mises à l’épreuve. Le pays est forcé repenser les fondements de sa politique de défense afin de mieux s’adapter à ces transformations rapides. Face à tant d’incertitudes, une question centrale s’impose : le Canada dispose-t-il des moyens nécessaires pour renforcer son autonomie en matière de défense ?
Quatre panels d’experts se pencheront sur cette question sous divers angles afin d’examiner les conditions, les contraintes et les opportunités d’une plus grande autonomie stratégique canadienne. Le premier panel portera sur la coopération industrielle et la diversification stratégique, en examinant comment le Canada peut renforcer son autonomie en matière de défense tout en maintenant des liens étroits avec ses alliés et en diversifiant ses partenariats internationaux. Le deuxième panel abordera le dilemme que pose l’intégration du Canada au système de défense antimissile nord-américain, en questionnant les moyens de concilier participation à la sécurité continentale et préservation de la souveraineté nationale. Le troisième panel traitera de l’autonomie numérique canadienne face aux cybermenaces et à la dépendance envers les géants technologiques étrangers, en explorant les conditions nécessaires à l’émergence de capacités autonomes dans le domaine numérique. Enfin, le dernier panel s’intéressera à la dissuasion « à la canadienne », en interrogeant la manière dont le Canada peut repenser sa posture stratégique dans un contexte de tensions accrues sur la scène internationale.
Cet événement est réalisé en partenariat avec le CDA Institute et avec l’appui du programme MINDS.
L’évenement aura lieu en format hybride : Hôtel DoubleTree by Hilton & En ligne
Programme :
8h30 | Discours d’ouverture
Jonathan Paquin, Directeur du Réseau d’analyse stratégique
8h40 – 10h15 | Panel 1 : Coopération industrielle et diversification stratégique
L’autonomie en matière de défense repose sur un écosystème industriel, technologique et diplomatique cohérent. Or, le Canada demeure fortement tributaire de ses alliés, en particulier des États-Unis, pour l’approvisionnement, la recherche et la production d’équipements militaires. Dans un contexte de rivalités accrues entre grandes puissances, cette dépendance soulève des défis stratégiques majeurs. Comment le Canada peut-il à la fois renforcer son autonomie stratégique, approfondir la coopération industrielle avec certains alliés et diversifier ses partenariats stratégiques ? Ce panel se penchera sur les leviers politiques, institutionnels et économiques dont dispose le Canada pour consolider sa base de défense et accroître sa marge de manœuvre stratégique.
Modérateur : à confirmer
- Justin Massie, Codirecteur du réseau et professeur titulaire, UQAM
- Philippe Lagassé, Professeur agrégé, Université Carleton
- Sarah-Myriam Martin-Brûlé, Codirectrice du réseau et professeure titulaire, Université Bishop’s
10h15 – 10h30 | Pause santé
10h30 – 12h00 | Panel 2 : Le bouclier anti-missile : comment concilier l’autonomie canadienne et intégration de la défense nord-américaine
L’intégration éventuelle du Canada au système de défense antimissile nord-américain soulève un dilemme stratégique : comment participer pleinement à la sécurité continentale sans s’en remettre entièrement aux États-Unis pour la protection de notre territoire ? Le projet de « dôme doré » du président Trump cristallise les tensions entre dépendance et autonomie. Ce panel discutera des marges de manœuvre du Canada dans ce domaine sensible et des conditions nécessaires pour qu’une participation accrue ne se traduise pas par une perte de souveraineté décisionnelle.
Modérateur : Steve Saideman, Professeur titulaire, Université Carleton
- Andrea Charron, Professeure agrégée, Université du Manitoba
- Paul Meyer, Professeur associé, Université Simon Fraser
- Gaëlle Rivard Piché, Directrice générale, Institut de la CAD
12h00 – 13h00 | Lunch
13h00 – 14h30 | Panel 3 : Vers une plus grande autonomie numérique canadienne ?
Face aux cybermenaces, à l’intelligence artificielle et à la dépendance aux géants technologiques américains, l’autonomie numérique devient une dimension essentielle de notre sécurité nationale. Le Canada a-t-il les moyens de développer des capacités souveraines en matière de cybersécurité, de gestion des données et d’infrastructures numériques critiques ? Ce panel explorera la place du numérique dans la stratégie de défense canadienne et les conditions nécessaires à une véritable autonomie technologique dans un environnement dominé par les États-Unis et la Chine.
Modératrice : Sarah Sharma, Codirecteur du réseau et professeure adjointe, Université d’Ottawa
- Jean-Christophe Boucher, Professeur agrégé, Université de Calgary
- Stéphanie Carvin, Professeure agrégée, Université Carleton
- Leah West, Professeure agrégée, Université Carleton
14h30 – 14h45 | Pause santé
14h45 – 16h15 | Panel 4 : Comment penser la dissuasion au Canada ?
Dans un contexte international marqué par le retour des rivalités entre grandes puissances, les menaces proférées par Donald Trump et la modernisation des arsenaux nucléaires, la notion de dissuasion retrouve une importante centrale. Puissance non nucléaire et allié de l’OTAN, le Canada doit repenser sa posture face à des menaces hybrides, cybernétiques et conventionnelles. Que signifie « dissuader » pour un pays dont la stratégie repose sur la crédibilité des alliances plutôt que sur la possession d’armes stratégiques ? Ce panel s’interrogera sur la pertinence et les contours possibles d’une dissuasion « à la canadienne », entre engagement collectif et affirmation d’une autonomie stratégique accrue.
Modérateur : Daniel Jean, membre du Conseil stratégique du réseau et ancien conseiller après du Premier Ministre du Canada en matière de renseignement et sécurité nationale
- Émile Lambert-Deslandes, Candidat au doctorat, Université Queen’s
- Éric Ouellet, Professeur, Collège des Forces canadiennes
- Nancy Teeple, Analyste stratégique, Centre d’analyse et de recherche opérationnelle (CARO)
- Thomas Hughes, Professeur Adjoint, Université Mount Allison
16h15 – 16h30 | Discours de clôture




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