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Conférence du Réseau d’analyse stratégique en collaboration avec l’École supérieure d’études internationale
Plusieurs s’interrogent sur la capacité des États-Unis à maintenir leur leadership mondial face au déclin relatif de leur puissance et à l’émergence des BRICS, en particulier de la Chine. Ces dernières années, un nombre croissant d’alliés de Washington ont manifesté une ambiguïté stratégique quant à leur rôle international dans un monde en mutation. La France, par exemple, a privilégié une Europe « ni alignée ni vassalisée devant quelque puissance que ce soit », pour reprendre les termes d’Emmanuel Macron. D’autres alliés, comme l’Italie et la Hongrie, ont développé des relations étroites avec la Chine et la Russie, ce qui suscite des préoccupations à Washington. Enfin, certains sont allés jusqu’à menacer de rompre leur alliance avec les États-Unis pour se réaligner sur la Chine et la Russie, comme les Philippines et la Turquie.
L’agression de la Russie contre l’Ukraine semble avoir accéléré la mutation de l’ordre mondial. Plusieurs observateurs qualifient ce système de « monde multi-ordre » ou post-américain, où les alliés ont plus de latitude pour exprimer leurs divergences et leurs intérêts. Par exemple, la Turquie s’est abstenue de rejoindre le régime occidental de sanctions contre Moscou, et la Hongrie a refusé de condamner l’agression russe, bien qu’elles soient toutes deux membres de l’OTAN. Ce conflit a également ravivé le Mouvement des États non-alignés, qui refuse de choisir entre les États-Unis d’un côté et la Russie et la Chine de l’autre. Cela se manifeste par l’incapacité des États-Unis à rallier une majorité de pays du Sud Global à leur politique de soutien à l’Ukraine, ainsi que par la résistance de certains États à adopter des mesures restrictives à l’égard de la Chine dans le contexte de la compétition sino-américaine.
Dans ce contexte, cette conférence, coorganisée par le RAS et l’École supérieure d’études internationales, a deux principaux objectifs. Tout d’abord, identifier et expliquer les comportements ambigus de certains alliés de Washington et évaluer la réaction des États-Unis face à ces comportements. Ensuite, cette conférence propose de mettre en lumière les États non-alignés, principalement les États du Sud, et les différentes réalités géopolitiques qui motivent leurs stratégies.
Agenda:
10h00 à 10h10 : Discours d’accueil
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- Jonathan Paquin, Co-directeur – Réseau d’analyse stratégique
10h10 à 12h00 : Panel 1 : Transition de puissance et ambiguïté stratégique des alliés de Washington
Modérateur : Frédérick Côté, Candidat au doctorat en études internationales à l’École supérieure d’études internationales
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- Alexander Lanoszka – Professeur agrégé de relations internationales, Université de Waterloo
Titre : Est-ce-que les alliés et partenaires de Washington sont vraiment ambigus?
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- Pierre Colautti – Candidat au doctorat au département de science politique, Université Laval à Québec
Titre : La réponse des alliés des États-Unis face au manque de garantie de sécurité de Washington sous les présidences Obama et Trump.
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- Émile Lambert-Deslandes – Candidat au doctorat, département d’études politiques, Université Queen’s
Titre : Ambiguïté et latence nucléaire : Le cas historique des alliés des États-Unis
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- Nicolas-François Perron-Giroux – Doctorant, Université du Québec à Montréal (UQAM)
Titre : Les implications de la transition de la puissance sur la politique de défense canadienne : signaux diplomatiques et acquisitions militaires.
12h00 à 13h15 : Lunch
13h15 à 15h15 : Panel 2 : Comprendre les intérêts des États du sud à l’égard des grandes puissances
Modérateur : Talbot Imlay – Professeur titulaire au Département des sciences historiques, Université Laval
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- Amabilly Bonacina, Candidate au doctorat en science politique, Université de Montréal
Titre : La politique étrangère de Lula 3 : entre les défis d’un Brésil en reconstruction et un monde en mutation
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- Roromme Chantal, Professeur agrégé de science politique à l’École des hautes études publiques (HEP), Université de Moncton
Titre : Pouvoir symbolique et la “retenue durable” envers la Chine en Indo-Pacifique
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- Amélie Chalivet, Doctorante en cotutelle, Université Paris 2 Panthéon-Assas et à l’Université du Québec à Montréal
Titre : L’Inde face aux enjeux de Taïwan et de la mer de Chine méridionale : études de cas sur l’évolution de l’ambiguïté stratégique indienne.
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- Jean F. Crombois, Professeur agrégé d’études européenne, American University de Bulgarie
Titre : La politique étrangère bulgare et la guerre en Ukraine: vers une politique pro-occidentale plus affirmée ?
15h15 à 15h25 : Mot de clôture
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- Jonathan Paquin, Co-directeur – Réseau d’analyse stratégique
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