Alors que la mer Baltique est en passe de devenir un « lac otanien » avec l’entrée dans l’OTAN de la Finlande et, celle, à venir de la Suède, l’Alliance cherche à s’investir davantage sur son flanc arctique. La zone arctique se trouve à l’extrémité nord de la ligne de fracture qui sépare la Russie et la communauté euro-atlantique, de la mer du Nord à la Méditerranée orientale. Bien qu’il n’existe pas à ce jour une stratégie otanienne pour l’Arctique, l’intégration des deux nouveaux membres nordiques devrait cependant apporter une plus grande cohérence et une fluidité augmentée au dispositif de l’OTAN sur son flanc Nord. Dans la nouvelle réalité de la confrontation entre Russes et Occidentaux sous le seuil du conflit, la zone arctique fait aujourd’hui figure de théâtre secondaire sur lequel sont projetées des tensions extra-régionales en provenance de la mer Noire et d’Ukraine. Le débouché occidental de la Route maritime du Nord (RMN) pourrait bien cependant redevenir une ligne d’endiguement et de contrôle de l’activité de la marine russe, structurée par l’OTAN autour de la ligne maritime imaginaire reliant le Groenland, l’Islande et le Royaume-Uni (GIUK), comme au temps de la Guerre froide.
Disposant de la plus grande ligne côtière en Arctique – 14 000 kilomètres entre la mer de Barents et le détroit de Béring –, la Russie va quant à elle désormais se retrouver face à un Conseil de l’Arctique « otanisé ». Principale force naval arctique, la flotte russe du Nord – qui aligne près de 25 sous-marins et une vingtaine de bâtiments de surface (porte-avions, croiseurs, frégates et navires amphibies) – a son quartier-général établi à Severomorsk (dans la région de Mourmansk). Avant la guerre, elle faisait l’objet d’un programme de modernisation conçu à la fin des années 2000 et mis en œuvre depuis le début des années 2010, dans le cadre du programme d’armement 2011-2020, censé rénover ses capacités de surface et sous-marines. Qu’en est-il désormais ? Compte tenu du nouveau contexte géopolitique post-24 février 2022, et alors que les combats se poursuivent en Ukraine, comment la marine russe se positionne-t-elle dorénavant en Arctique ? Quels intérêts est-elle censée promouvoir et protéger dans cette région ? Quelle est sa posture dans ce contexte de tensions et dans quelle mesure le conflit en Ukraine est-il de nature à contrarier ou modifier les plans de modernisation de la flotte du Nord entrepris par Moscou voilà bientôt 10 ans ?
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