Les pourparlers de paix de l’année dernière entre les autorités tchadiennes et les groupes armés tchadiens ainsi que le « dialogue national » semblaient peut-être inaugurer une nouvelle ère pour ce pays d’Afrique centrale après la mort du président Idriss Déby. Cependant, il s’agissait probablement d’un mirage. Depuis l’indépendance du pays en 1960, les changements de dirigeants tchadiens n’ont jamais été le résultat de processus démocratiques, inclusifs ou transparents. Il est peu probable que cette transition soit différente, et les alliés et les fournisseurs d’aide humanitaire du Tchad doivent se préparer à cette réalité.
Pendant trop longtemps, des parties prenantes telles que l’Union africaine (UA), l’Union européenne (UE) et les États-Unis ont fermé les yeux sur les pratiques antidémocratiques de ce pays au nom sans doute des relations de longue date du Tchad avec la France et de la capacité de son armée à repousser les menaces des insurgés armés. Bien que cela soit vrai, ce ne sont pas des raisons qui justifient soutenir des pratiques autoritaires.
La crise de légitimité actuelle a débuté en avril 2021, lorsque le président Idriss Déby a été tué dans des affrontements avec le groupe rebelle Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT) après avoir été au pouvoir pendant trente ans. Faisant fi de la disposition constitutionnelle tchadienne selon laquelle le pouvoir doit être transmis au président de l’Assemblée nationale jusqu’aux élections, le fils d’Idriss Déby, Mahamat Déby, s’est déclaré président du Conseil Militaire de Transition, qui devait gouverner pendant dix-huit mois jusqu’à la tenue d’élections démocratiques. Des millions de dollars ont été fournis par le Canada, l’UE et la France pour soutenir le processus de transition, mais la probabilité qu’une véritable transition ait lieu est, à présent, très faible.
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