Le 7 août dernier, le conseiller indien à la Sécurité nationale, Ajit Doval, confirmait que le président russe Vladimir Poutine effectuerait une visite officielle à New Delhi à la fin de l’année 2025, dans un contexte de tensions grandissantes entre l’Inde et les États-Unis. Il s’agira de sa première visite en Inde depuis le début de la guerre en Ukraine. Cette annonce s’inscrit dans une séquence diplomatique initiée en juillet 2024, lorsque le Premier ministre indien, Narendra Modi, s’était rendu à Moscou – sa dernière visite remontant à 2019 (tandis qu’il avait accueilli Vladimir Poutine à New Delhi en 2021). Ce déplacement, le premier depuis sa réélection pour un troisième mandat, un mois plus tôt, avait suscité de vives critiques internationales, notamment en raison du calendrier : il coïncidait en effet avec le sommet de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et intervenait peu après le bombardement, par la Russie, d’un hôpital pour enfants en Ukraine. Aux États-Unis, le secrétaire d’État adjoint pour l’Asie du Sud, Donald Lu, avait ainsi exprimé « [sa] déception concernant le symbole et le moment choisi pour le voyage du Premier ministre Modi à Moscou. Nous avons ces discussions fermes [tough] avec nos amis indiens. »
Dans ce contexte et à l’approche de la visite présidentielle prévue à la fin de l’année 2025, cet article se propose d’évaluer la profondeur du partenariat entre l’Inde et la Russie, plus de trois ans après le début de la guerre en Ukraine. Il s’agira également d’examiner les débats que cette relation suscite à New Delhi, ainsi que les perspectives qu’ouvre le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Si le partenariat repose sur des fondations historiques solides et des intérêts stratégiques convergents, il est indéniable que la relation a été – et est encore – mise à l’épreuve par plusieurs facteurs régionaux et globaux. Aujourd’hui, la relation semble toutefois compatible avec la vision indienne d’un monde multipolaire, dans lequel elle cherche à maximiser son autonomie stratégique, ce que la Russie lui permet de continuer à faire.
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