Dix ans après la mise en place de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), l’avenir de celle-ci et de ses 15 000 militaires et policiers est plus que jamais incertain. L’opération de paix, autorisée en 2013 dans le sillon de l’intervention militaire franco-africaine par un Conseil de sécurité alors uni derrière la « plume[1] » française, est aujourd’hui logiquement remise en question dans un contexte de défiance entre les partenaires traditionnels du Mali et les nouvelles autorités du pays.
Lors du renouvellement de son mandat en juin 2023, le Conseil de sécurité devra en ce sens trancher entre trois grandes options proposées par le Secrétaire général des Nations Unies dans un examen interne publié en janvier dernier : une augmentation des effectifs ; une reconfiguration à effectifs constants ; ou une transition vers une « mission politique », sans Casques bleus.
Le Mali, aujourd’hui gouverné par une junte militaire soutenue par la Russie – à Bamako comme à New York – ne veut plus de la France comme « plume » des résolutions, exige une MINUSMA « à la carte », et hausse le ton face aux mouvements armés du Nord qui se réorganisent. Même si la mission continue de servir certains des intérêts divergents de l’État hôte, de membres permanents du Conseil, et de la bureaucratie onusienne, elle risque néanmoins d’être la victime collatérale des nouvelles rivalités de puissances.
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