Au cours des vingt années qui ont suivi l’adoption de la première résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sur les femmes, la paix et la sécurité (FPS), l’intégration des femmes aux opérations de maintien de la paix est devenue une priorité pour plusieurs organisations internationales de sécurité et forces armées nationales. Le gouvernement canadien et les Forces armées canadiennes (FAC) sont devenus des leaders dans la mise en œuvre du programme FPS. Alors qu’ils cherchent des moyens d’accroître la participation significative des femmes aux opérations de maintien de la paix, ce n’est pas l’atteinte d’un nombre fixe de femmes soldats de la paix, mais bien le contexte de chaque mission qui devrait être priorisé.
Introduction
La résolution 2538 du Conseil de sécurité des Nations unies (ONU), adoptée à l’unanimité en août, est la première résolution autonome sur les femmes dans le maintien de la paix. Au-delà de sa nature historique, le fort soutien en appui à la résolution, de même que son élaboration en tant que résolution de maintien de la paix – et non en tant que résolution sur les femmes, la paix et la sécurité – signalent deux avancées importantes. Premièrement, le thème des femmes et du maintien de la paix n’est plus cloisonné dans une discussion sur les « enjeux relatifs aux femmes », mais commence plutôt à être intégré dans les questions prioritaires du Conseil de sécurité, comme le maintien de la paix. Deuxièmement, cela implique que le Conseil de sécurité a largement accepté que le fait d’avoir plus de femmes au sein des forces de maintien de la paix augmentera la performance et l’efficacité du maintien de la paix. Si l’intégration des femmes et du maintien de la paix dans les discussions générales de l’ONU est louable, la relation entre le déploiement des femmes et l’efficacité opérationnelle reste essentiellement indéfinie. Quelle est la relation entre le genre et l’efficacité opérationnelle ?
L’argument proposé ici est que le genre et le sexe peuvent influencer l’efficacité opérationnelle dans des scénarios spécifiques où les femmes occupent des rôles comportant plus d’interaction humaine, qu’il s’agisse d’interactions avec la population locale, les forces adverses ou au sein de la force de maintien de la paix. Le contexte de chaque mission de maintien de la paix devrait déterminer la manière dont les femmes sont déployées. Cette note stratégique examine l’argument de l’efficacité opérationnelle tel qu’utilisé dans plusieurs politiques, y compris l’Initiative Elsie pour la participation des femmes dans les opérations de paix. Ce texte met en évidence plusieurs failles conceptuelles de l’argument de l’efficacité opérationnelle avant de proposer de le définir différemment. L’article se conclut par une série de recommandations pour le déploiement des femmes dans les opérations de maintien de la paix.
Les femmes dans le maintien de la paix : l’argument de l’efficacité opérationnelle
La participation des femmes au maintien de la paix est liée à l’efficacité opérationnelle depuis les années 1990. La Conférence de Pékin de 1995, la Déclaration de Windhoek et le Plan d’action de Namibie ont mis en évidence le lien entre la présence des femmes et la résilience de la paix, en postulant que les principes d’égalité des sexes sont essentiels à l’efficacité des opérations de maintien de la paix (Nations unies, 2000). La résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité des Nations unies a concrétisé le plaidoyer de la société civile dans un engagement politique visant à accroître la participation des femmes et a ouvert la voie à une série de résolutions des Nations unies sur la FPS. Depuis lors, les Nations unies et d’autres organisations internationales de sécurité ont adapté leurs politiques et leurs pratiques pour refléter les principes de la FPS, et ont fait de la participation significative des femmes dans tous les aspects de la paix et de la sécurité une priorité. Avec sa Stratégie de parité hommes-femmes en uniforme, le Département des opérations de paix des Nations unies (DPO) cherche à atteindre un ratio de 15 % de femmes dans les contingents militaires et 30 % de femmes dans les forces de police dans tous les contingents déployés d’ici 2028. En 2007, l’OTAN a adopté une politique de soutien aux résolutions de l’ONU sur la FPS, notant que la « representation of women across NATO and in national forces is necessary to enhance operational effectiveness and success ». Par le biais de l’Initiative Elsie pour les femmes dans les opérations de paix, lancée lors de la réunion ministérielle de l’ONU sur le maintien de la paix à Vancouver en 2017, le Canada s’est engagé à atteindre l’objectif de l’ONU du ratio de 15 % de femmes en uniforme dans chaque opération de maintien de la paix d’ici 2028. L’Initiative Elsie vise à accroître la participation significative des femmes aux opérations de paix et considère le genre comme un moyen d’améliorer l’efficacité opérationnelle.
De même, la plupart des recherches universitaires sur les femmes dans le maintien de la paix examinent l’impact positif des femmes casques bleus. Les publications des groupes de réflexion et des ONG cherchent également à trouver des moyens d’accroître la participation des femmes dans tous les aspects des opérations de paix. Ces dernières années, de nombreuses publications académiques ont proposé plusieurs façons par lesquelles les femmes améliorent l’efficacité opérationnelle des missions de maintien de la paix. Ces affirmations peuvent être synthétisées en six catégories de propositions :
- Les femmes soldats de la paix ont un effet positif sur l’efficacité opérationnelle lorsqu’elles accomplissent des tâches pratiques impliquant d’autres femmes, comme les fouilles corporelles ou la prise en charge des victimes de violences sexuelles ;
- Les femmes soldats de la paix sont plus efficaces pour gagner la confiance de la population locale car elles sont perçues comme moins menaçantes que les hommes soldats de la paix ;
- Les femmes soldats de la paix améliorent la crédibilité de la force de maintien de la paix ;
- La présence de femmes soldats de la paix réduit les cas de violence sexuelle et d’exploitation de la part des hommes dans la force de maintien de la paix ;
- Les femmes dans les contingents de maintien de la paix constituent des modèles et contribuent à l’autonomisation des femmes et des filles locales ; et
- L’aptitude des femmes à communiquer avec les femmes et les jeunes filles locales permet de recueillir une intelligence humaine plus nuancée et plus complète.
Ces propositions partagent toutes l’idée que les femmes apportent quelque chose de différent aux opérations de maintien de la paix, contribuant ainsi à accroître leur efficacité.
Efficacité opérationnelle et maintien de la paix
Plusieurs problèmes sont associés à l’argument de l’efficacité opérationnelle. Certains chercheurs ont fait remarquer qu’un argument tirant parti des compétences particulières des femmes renforce les rôles des hommes et des femmes, promeut une vision essentialiste des femmes et place des attentes injustes sur les femmes déployées. La militarisation de l’agenda FPS[1] est également considérée comme un réel danger. Des objectifs cruciaux de l’agenda FPS, notamment l’égalité des sexes et la poursuite de la paix, risquent d’être cooptés par des impératifs militaires au service de la sécurité ; cela est particulièrement vrai dans un contexte de pandémie mondiale où les questions urgentes de sécurité humaine et de santé ont mis l’égalité des sexes en veilleuse.
Un autre problème est le manque de connaissances empiriques pour étayer les affirmations relatives à l’impact positif que les femmes soldats de la paix ont sur différents aspects de l’efficacité d’une mission de maintien de la paix. De nombreuses propositions présentées ci-dessus reposent sur des preuves limitées ou anecdotiques. Soulignant ce manque de recherche empirique et la difficulté d’établir une causalité entre le genre et l’efficacité opérationnelle, un nombre croissant de chercheurs ont réagi aux politiques actuelles visant à promouvoir la participation des femmes au maintien de la paix. Ils remettent en question l’hypothèse selon laquelle il existe un lien direct entre le nombre de femmes engagées dans le maintien de la paix et l’efficacité de la mission.
Outre les connaissances empiriques limitées qui les étayent, la plupart des propositions n’indiquent pas clairement comment le genre, et pas seulement une présence accrue des femmes, affecte l’efficacité opérationnelle. Cela souligne la nécessité de faire la différence entre le genre et le sexe lors de l’analyse du déploiement des femmes dans les missions de maintien de la paix. Comment le genre, la féminité et le sexe affectent-ils l’efficacité opérationnelle ?
Incidemment, l’efficacité opérationnelle, l’autre variable clé pour étudier la proposition selon laquelle l’inclusion de plus de femmes influence l’efficacité des missions de maintien de la paix, est très rarement définie dans la littérature. L’efficacité opérationnelle est un concept important, mais compliqué, et il devrait être développé en association avec le genre dans le contexte du maintien de la paix.
Conceptualiser le genre
Le genre, et non seulement la présence des femmes, influence l’efficacité des missions de maintien de la paix. La distinction faite par Charli Carpenter entre l’apparence sexuelle et la performance de genre des femmes est utile pour caractériser les différents rôles joués par les femmes soldats de la paix. Alors que l’apparence sexuelle fait référence aux attributs corporels tels que les cheveux ou les seins, la performance de genre fait référence à la façon dont un homme ou une femme interprète son genre et se comporte. Alors que l’apparence sexuelle est généralement simple, la performance de genre est plus subjective. Elle se rapporte aux constructions sociétales des rôles masculins et féminins « typiques » et varie donc en fonction des contextes culturels[2]. La performance de genre comprise comme telle se différencie clairement du sexe et permet d’évaluer l’impact du sexe et du genre dans le contexte du maintien de la paix.
Par exemple, une femme soldat de la paix, bien qu’elle porte un uniforme et un casque, peut très probablement être facilement identifiée comme une femme (apparence sexuelle). Son comportement (performance de genre) variera en fonction de ses motivations personnelles en tant que femme, militaire et soldat de la paix ; si elle veut s’intégrer ou faire ses preuves, elle pourrait adopter des comportements plus typiquement associés à la masculinité traditionnelle, comme fumer, jurer ou s’affirmer davantage. Le comportement d’une casque bleu est à son tour interprété par les autres acteurs avec lesquels elle interagit, créant ainsi une dynamique complexe entre les sexes.
L’apparence du sexe, la performance du genre et l’interprétation des deux ont donc le potentiel de devenir tout aussi importants dans la façon dont les femmes soldats de la paix se comportent et sont perçues. La performance de genre d’un ou d’une soldat de la paix affecte la façon dont elle aborde et accomplit ses tâches et influence la façon dont les autres interagissent avec elle. En conséquence, le genre, conçu à la fois comme l’apparence et la performance de genre, est un facteur susceptible d’avoir un impact sur la façon dont une mission de maintien de la paix est menée, affectant son efficacité globale.
Conceptualiser l’efficacité opérationnelle
Avec le genre, l’efficacité opérationnelle est l’autre variable clé invoquée dans les politiques et les revendications liant le déploiement d’un plus grand nombre de femmes à de meilleures missions de maintien de la paix. Bien qu’elle soit au cœur de la plupart des discussions sur l’augmentation du nombre de femmes dans les missions de maintien de la paix, l’efficacité opérationnelle reste un concept indéfini. Depuis les années 1990, les tentatives de développement de modèles pour évaluer l’efficacité opérationnelle des missions de maintien de la paix se sont heurtées à plusieurs obstacles, notamment la complexité de l’élaboration de mesures significatives et la difficulté de comparer différents types de missions de maintien de la paix. Un des problèmes conceptuels les plus importants, illustré par Diehl et Druckman, est le manque de distinction entre la performance et le résultat. En effet, la majorité de la documentation sur le maintien de la paix tend à confondre l’efficacité opérationnelle et le succès de la mission, qui devraient pourtant être distingués. C’est particulièrement le cas lorsqu’on examine la performance des acteurs individuels – les femmes soldats de la paix – qui participent ponctuellement à des opérations complexes et multilatérales, comme les opérations de maintien de la paix. Même si l’on développait un modèle pour la mesurer, l’évaluation de l’efficacité opérationnelle en termes de succès de la mission, ou de résultats, ne pourrait être totalement concluante. Le contingent de maintien de la paix est l’un des nombreux facteurs susceptibles d’influencer la paix et la stabilité dans un pays hôte. Si l’objectif est la consolidation de la paix, l’évaluation de l’efficacité opérationnelle en tant que succès de la mission nécessiterait de trouver un moyen d’isoler la performance individuelle des soldats de la paix parmi un certain nombre de variables complexes. Si le but est la réduction de la violence, l’évaluation d’un objectif négatif rendrait difficile la détermination des actions qui ont contribué à l’état final souhaité.
Il est plus prometteur de considérer l’efficacité opérationnelle comme un processus. La littérature sur le genre et le maintien de la paix, même si elle ne la définit pas clairement, donne un aperçu de l’efficacité opérationnelle. Des chercheurs ont fait valoir que le genre est un multiplicateur de force, permettant la performance d’un plus grand nombre de tâches, ou de différents types de tâches – contribuant ainsi à améliorer l’efficacité opérationnelle. Une étude examinant la performance des Équipes d’engagement féminines (EEF) en Afghanistan, même si elles n’ont pas opéré dans un contexte de maintien de la paix, est particulièrement éclairante. En particulier, l’efficacité des EEF des Marines et de l’armée américaine a été évaluée sur la base de l’apport des tâches affectées par le genre. Dans une étude sur la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies en Afghanistan, Olsson et al ont analysé les tâches et activités quotidiennes qui ont été améliorées, ou auraient pu l’être, en ayant davantage de femmes soldats. C’est le processus, plus que le résultat, qui a été examiné en l’espèce.
Cette vision de l’efficacité axée sur les tâches se concentre sur les tâches de niveau tactique des soldats de la paix. Par conséquent, elle conçoit l’efficacité opérationnelle comme l’exécution de tâches contribuant à la réalisation d’une mission de maintien de la paix. Cette compréhension à plusieurs niveaux de l’efficacité opérationnelle permet une analyse plus complète des rôles des femmes dans les missions de maintien de la paix. Les tâches accomplies par les femmes et les contextes dans lesquels elles les exécutent peuvent être décomposés pour isoler les cas où les performances de genre ou encore le sexe ont un impact.
Trois recommandations pour le Canada
Guidée par la conceptualisation du genre comme performance et la compréhension de l’efficacité opérationnelle comme un processus, une analyse de 25 entretiens avec des soldats de la paix canadiens déployés dans des missions de maintien de la paix dans les années 1990[3] a confirmé que de multiples facteurs, dont le genre, influencent la performance des tâches dans les missions complexes de maintien de la paix. Bien que ces résultats ne puissent être universalisés, ils illustrent de manière empirique le rôle du genre et du sexe dans différents contextes de maintien de la paix, constituant ainsi un premier pas vers la compréhension de la relation entre le genre et l’efficacité opérationnelle.
Les entretiens ont illustré l’importance du contexte : les performances en matière de genre, le sexe, voire parfois les deux, peuvent affecter l’exécution des tâches selon l’environnement opérationnel, les normes locales en matière de genre, le type de mission de maintien de la paix et les rôles joués par les femmes soldats de la paix. En particulier, les performances de genre et le sexe ont un impact spécifique sur l’efficacité opérationnelle lorsque les femmes soldats de la paix jouent des rôles comportant des interactions humaines importantes. En particulier, les performances de genre et le sexe ont plus d’impact dans les interactions avec la population locale et les combattants, et dans les interactions au sein de la force de maintien de la paix.
Trois recommandations en découlent :
Il devrait y avoir des femmes dans chaque contingent de maintien de la paix, dans des rôles aussi variés que possible. À l’interne, la communication est facilitée et la cohésion améliorée lorsque les femmes occupent des postes de direction, contribuent à la résolution des problèmes et fournissent des conseils formels et informels. Parce que c’est la bonne chose à faire, et parce que cela améliore l’efficacité des équipes en les rendant plus diversifiées, il devrait y avoir des femmes dans chaque contingent de maintien de la paix dans des rôles aussi variés que possible.
Le nombre de femmes déployées dans les contingents de maintien de la paix devrait être adapté à l’environnement opérationnel et à ses spécificités culturelles, et non fixé à un certain pourcentage. L’impact du genre et du sexe est spécifique au contexte. Les normes culturelles concernant les rôles des femmes – dans les familles, les communautés, les sociétés, la politique, les institutions militaires, etc. – ainsi que les normes sociétales concernant les femmes étrangères et les forces armées sont importantes lorsqu’il s’agit d’interactions entre les femmes soldats de la paix et les populations locales. Dans certains contextes, le sexe peut être défavorable aux interactions. Il peut aussi être totalement insignifiant, ou moins important que des facteurs comme la langue ou la religion. Outre le contexte, le type de maintien de la paix doit également être pris en compte. Des missions de maintien de la paix plus larges et multidimensionnelles offrent beaucoup plus de possibilités pour de telles interactions que le maintien de la paix traditionnel, et encore plus que les interventions de stabilité. Les missions mandatant une force de maintien de la paix pour soutenir les civils, pour répondre aux besoins humanitaires ou pour maintenir la séparation des factions devraient dicter la nécessité d’un nombre accru de femmes dans des rôles précis plutôt qu’une exigence absolue en termes de pourcentage.
Pour que le genre et le sexe aient une influence positive sur l’efficacité opérationnelle, les femmes soldats de la paix devraient être employées dans des rôles impliquant un contact avec la population locale ou encore des interactions avec les forces adverses. Pour être fidèle à l’esprit de l’agenda FPS, les rôles dans lesquels les femmes soldats de la paix sont employées sont importants. Par exemple, le fait qu’un certain pourcentage de femmes soit concentré dans le soutien d’une mission ou dans les avions ne contribue pas directement à améliorer l’efficacité opérationnelle. L’impact de la performance de genre et du sexe féminin dépend de la perception et de la réception des autres acteurs – hommes, femmes et enfants locaux, combattants ou soldats de la paix. Le genre et le sexe sont donc plus efficaces dans l’exécution du type de tâches impliquant des interactions avec ces acteurs : collecte de renseignements, engagement des populations locales, négociation avec les forces adverses, entre autres. Les patrouilles de présence, la fourniture de soins médicaux aux femmes et aux enfants, et la supervision des civils travaillant pour la force de maintien de la paix ne sont que quelques exemples de telles tâches concrètes.
[1] Dans la littérature féministe, la militarisation fait référence aux processus par lesquels les normes et pratiques militaires sont étendues au domaine civil. Enloe, Maneuvers: The International Politics of Militarizing Women’s Lives; Sjoberg and Via, Gender, War, and Militarism: Feminist Perspectives; Shepherd, « Making War Safe for Women? ».
[2] Cela ne constitue pas une approbation des rôles sexospécifiques fixes, mais une référence aux rôles sexospécifiques archétypaux de la société occidentale.
[3] Les entretiens ont été réalisés en 2020 dans le cadre du projet de recherche de maîtrise de l’auteur. Les participants, 17 femmes et 8 hommes, ont été recrutés par échantillonnage en boule de neige. 20 étaient des officiers et 18 venaient de l’environnement de l’armée. Les personnes interrogées provenaient de divers métiers de l’armée, allant des armes de combat (7) au secteur médical (3) et à la logistique (3). Des officiers et techniciens des communications (3), un commis d’administration et un officier de police militaire ont également été interrogés. Les personnes interrogées dans l’environnement des forces aériennes étaient des pilotes (3), des techniciens d’approvisionnement (2), des techniciens de systèmes d’armes aériennes (1) et des ingénieurs aérospatiaux (1). Les entretiens ont duré entre 45 minutes et deux heures. Dans un format semi-structuré, dix questions ont été posées aux participants et leurs réponses ont donné lieu à différentes questions de suivi. Les deux premières questions portaient sur des informations contextuelles concernant leur déploiement et leurs expériences opérationnelles antérieures. Les participants ont été invités à décrire les types de tâches qu’ils ont effectuées et à expliquer ce qu’était une journée typique sur le lieu d’opérations, si tant est qu’il y ait eu une journée typique. Ils ont également été interrogés sur leur perception de l’efficacité de la mission et sur les types d’interactions qu’ils ont eues avec d’autres acteurs comme les ONG ou les populations civiles. Il a été demandé aux femmes interrogées si elles pensaient pouvoir accomplir certaines tâches différemment, et si elles recevaient certaines tâches en raison de leur sexe. Les hommes se sont aussi exprimés sur ces questions et sur le rôle des femmes qui ont été déployées avec eux. Enfin, ils ont été invités à donner leur avis sur les politiques liant le genre et l’efficacité opérationnelle.
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