Lorsqu’un empire tire sa révérence, il peut le faire avec une certaine élégance, ou en semant le chaos et la désolation dans son sillage. Ce deuxième scénario décrit bien la Russie de Vladimir Poutine, prêt à tout pour faire oublier le déclin géopolitique et maintenir le rang de son pays dans le concert des nations. Au prix d’une musique discordante, voire d’un effondrement.
Deuxième puissance militaire mondiale, détentrice de l’arme nucléaire et d’un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies, la Russie souffre d’un produit intérieur brut inférieur à celui du Canada et d’une démographie en berne. Depuis 1991, elle a aussi perdu une bonne partie de son territoire et de sa sphère d’influence. Cet écart entre un passé marqué par la grandeur et un présent rabougri explique en bonne partie la politique étrangère de Moscou.
S’exprimant par l’invasion brutale et non provoquée de l’Ukraine, l’hubris d’un dictateur se croyant encore à la tête d’une grande puissance menace non seulement la paix régionale, mais aussi l’ordre international. Certains pensent que le sentiment d’encerclement et d’humiliation éprouvé par les élites russes à la suite de l’élargissement de l’OTAN rendait cette action inévitable. Je ne le crois pas. Même si l’on peut discuter de la façon dont la Russie a été poussée dans les câbles après la fin de la Guerre froide, Vladimir Poutine avait le choix.
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