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Le conflit au Sahel est-il en voie de devenir un énième échec de la guerre totale contre le terrorisme ? Après des mois d’invectives, le couperet est finalement tombé, la perte de confiance réciproque a donné lieu au divorce entre Paris et Bamako. La nouvelle junte malienne aura franchi l’ensemble des lignes rouges fixées par le gouvernement français qui optait déjà, au-delà du narratif sur la transformation, pour un désengagement militaire progressif à l’horizon 2023. Entre l’alternance politique par le putsch, la confiscation du pouvoir par les élites militaires ou encore la prolifération des activités de nuisance de la nébuleuse islamiste, le Mali et plus largement le Sahel, sont en proie à une crise sécuritaire doublée d’une instabilité politique chronique. Face au chaos politique et dans un contexte d’enlisement sécuritaire, la France et ses alliés viennent d’annoncer officiellement un retrait coordonné du Mali.
Lassée par la présence de l’opération française dont le tropisme contre-terroriste a vite montré ses limites, la junte militaire malienne exacerbe les sentiments anti-français pour pousser l’ancienne puissance coloniale vers la sortie. C’est chose faite. Désormais pour diversifier ses alliances et au risque de perdre ses partenaires traditionnels, Bamako se tourne vers la société de mercenariat Wagner, le pistolet sans matricule du Kremlin.
Face à ce rythme de recomposition de l’ordre régional, la France doit trouver sa voie pour poursuivre la lutte contre le terrorisme afin de prolonger son implication militaire dans la bande sahélienne. Comprendre les erreurs stratégiques qui ont été commises par la France, en tant que nation-cadre de l’alliance militaire internationale, permettra de mieux définir les nouveaux paramètres possibles pour l’établissement d’un dispositif militaire ravivant l’élan stratégique de sa mission dans la sous-région.
Un bilan terni par l’échec de la stabilisation du Sahel
Le président Emmanuel Macron a précisé lors du sommet de l’Union africaine qu’il ne transigerait pas durant cette période de transition de quatre à six mois sur la sécurité des forces françaises en présence. Toutefois, plus de neuf ans après le début des opérations françaises au Mali, Paris est sommé par les autorités de Bamako de quitter le territoire sans délai. Accueillis en 2013 en libérateurs, les militaires français sont désormais chassés du Mali. Alors que la rupture est scellée, le revers est de taille pour le gouvernement français qui tente de sauver les mérites de son implication militaire. Efforts difficiles lorsque les violences à l’encontre des civils ont augmenté de 25% entre avril et juin 2021 alors que le dispositif militaire français était pleinement opérationnel.
En amont des élections présidentielles françaises, le président Emmanuel Macron récuse l’idée d’un échec de l’opération Barkhane. Après la fin de la troisième respiration européenne pour lutter contre le djihadisme au Sahel, le porte-parole du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), dont est issu le premier ministre de transition malien, pointe l’absence de résultats concrets qui atteste selon lui de la faillite de l’opération française dans le pays.
Éradiquer en vain la lame de fond djihadiste
Les fondements mêmes de l’opération Barkhane peuvent fournir les indices qui ont conduit l’armée française au bourbier stratégique de laquelle elle parvient aujourd’hui à se défaire. En 2013, l’opération Serval reposait sur des objectifs précis et crédibles, à savoir enrayer la percée djihadiste dans le nord du Mali et reprendre le contrôle de Kidal, Gao et Tombouctou tout en évitant une prise de la capitale. L’euphorie après cette réussite stratégique a conduit les autorités françaises à définir les contours ambitieux du nouveau dispositif militaire. Beaucoup plus floue, l’opération Barkhane avait pour but de contenir la menace terroriste qui s’est désormais régionalisée tout en renforçant l’appareil sécuritaire des pays du G5 Sahel.
Fort de cette approche multidimensionnelle et coopérative, les succès tactiques se sont succédé grâce à l’élimination de plusieurs leaders d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) tandis que l’ancrage de ces groupes armés terroristes (GAT) a pu être freiné un temps. La territorialisation des groupes djihadistes a été évitée, mais dans une région où il existe une couverture inégale des forces de sécurité de l’État malien, l’ancrage politique, économique et social de l’hydre islamiste n’a pas été mis à mal par l’assassinat de ces cibles clefs. L’attractivité de ces groupes ne peut être pleinement appréhendée par l’approche contre-terroriste.
Les dynamiques communautaires antérieures au conflit ont été occultées par l’armée française conduisant à une erreur d’analyse stratégique de taille. Les conflits intra et intercommunautaires, les logiques claniques et familiales ou encore le système d’allégeance statutaire sont intrinsèquement liés à la montée de la radicalisation et offrent des leviers de recrutements pour les GAT. La guerre contre le terrorisme est structurante. Elle induit des paramètres qui constituent des œillères pour le gouvernement français qui peine à saisir l’ensemble des dynamiques locales.
Puisque la guerre est un phénomène politique et le terrorisme l’un de ces variants qui brouille le temps de paix ou de conflit, il parait inconcevable de parvenir à éradiquer la montée de l’extrémisme violent seulement grâce à des victoires militaires, qui se sont certes multipliées pour l’armée française. L’outil militaire se doit de soutenir une approche politique holistique axée sur la résolution de conflits.
Le délaissement des problèmes de gouvernance
Le délitement des États post-indépendance, dans lequel s’inscrit le Mali, et leurs nombreux échecs sur le volet sécuritaire ou encore sur la difficulté d’approfondir les processus démocratiques ont nourri la remise en cause de ces modèles de gouvernance. La dépendance au sentier militaire et la situation économique désastreuse constituent un terreau fertile à la fois pour la multiplication des putsch, mais aussi pour l’instauration d’une zone d’influence des GAT qui proposent une alternative politique afin d’assurer des services minimums et de protéger les civils délaissés par le gouvernement central. L’incapacité à sécuriser les populations offre aux coups d’État successifs un large soutien populaire, à l’instar du Mali qui en a connu deux en moins d’un an, tandis que les faiblesses structurelles de l’État renforcent une spirale de violence profitable aux GAT.
Afin d’enrayer cette dynamique cyclique, l’armée française a opté pour une stratégie contre-insurrectionnelle qui vise à sécuriser des espaces stratégiques dans le but d’instaurer des solutions politiques pour transformer les succès tactiques en victoires politiques. D’une part, en dépit du bilan militaire annuel positif, cette trame instaure une logique de guerre perpétuelle. D’autre part, par crainte d’être accusé d’ingérence étrangère, Paris a commis l’erreur de ne pas faire de state building et de confier ce processus aux autorités maliennes qui ne disposent ni des moyens financiers ni de la volonté politique pour s’attaquer aux causes sous-jacentes du conflit. L’externalisation de la militarisation de la région peut conforter certaines élites corrompues et attentistes qui n’actionnent pas les réformes nécessaires, notamment issues de l’accord d’Alger de 2015, pour le rétablissement de l’autorité gouvernementale et la refondation du tissu social malien.
Les faiblesses structurelles de l’État malien et la résistance à la réforme qui en découle font de l’intervention française un dispositif militaire inopérant. Le président français a répété que « la France ne peut pas se substituer au retour de l’État et à la stabilité politique ». Le problème de gouvernance global ne peut pas être combattu par les armes. L’armée française lutte en vain contre une menace disparate que constituent les groupes terroristes. Un rapport de l’ONU pointe également la responsabilité des militaires maliens dans l’augmentation de la violence et les nombreux abus qui rongent ses rangs. « Ces trois dernières années, les victimes civiles liées au terrorisme au Sahel représentent entre 30 et 40% de la totalité des victimes, les autres sont tuées par les milices d’autodéfense et la répression menée par les armées nationales ». Ce phénomène manifeste avec éclat les défaillances de l’appareil sécuritaire malien.
L’un des piliers de l’opération Barkhane et de la mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM Mali) fut d’entrainer, de conseiller et de renforcer les forces armées maliennes (FAMa) et plus largement les forces conjointes du G5 Sahel en vue de leur autonomisation pour une appropriation de leur propre sécurité. Après des années de formation, l’armée malienne semble toujours incapable de constituer une force crédible capable de juguler la menace djihadiste.
Ne voulant pas s’atteler à une réforme du secteur de la sécurité nécessaire pour abandonner le clientélisme et la cooptation qui sclérosent l’appareil sécuritaire malien, l’État français injecta de nombreuses liquidités dans des programmes de soutien souvent déconnectés des réalités sur le terrain pour la construction d’une réelle institution militaire. Les entraves furent nombreuses pour le renforcement des capacités militaires maliennes, notamment la difficulté de concilier les factions rivales et les divergences profondes qui se sont creusées entre les acteurs maliens et internationaux.
Les erreurs opérationnelles et le délitement de la confiance réciproque
À l’origine de ce conflit qui ne cesse de s’enliser depuis dix ans se trouvait le groupe sécessionniste touareg, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), qui a embrasé la révolte contre les autorités militaires légitimes maliennes en 2012. Dans le nord du pays, les groupes terroristes se sont saisis de cette fenêtre d’opportunité en évinçant ce mouvement. Leur incursion actionna le début l’opération française Serval.
Contre toute attente, l’armée française coordonna son action militaire avec celle du MNLA afin de coopérer dans le cadre de la libération d’otages français dans le nord du Mali. La France a vu dans ce groupe rebelle un allié potentiel alors qu’il constitue l’ennemi héréditaire des forces armées régulières qui se livrent entre eux une guerre fratricide depuis l’indépendance du Mali. Cette collaboration étroite avec des milices ethniques a terni les relations avec Bamako puisque la France, au lieu d’être un dispositif visant à soutenir la FAMa, semblait davantage faire cavalier seul. Ce choix tactique contestable a pu nourrir la perception malienne que le dispositif militaire français était une armée d’occupation.
Similairement, un nationalisme malien a pu être exacerbé par le refus de l’armée française de laisser les forces spéciales maliennes entrer dans Kidal lors de sa libération des mains des djihadistes en 2013. Si la crainte de représailles de la FAMa à l’encontre des civils était crédible, il n’en a pas moins ravivé les sentiments anti-français creusant dès lors le fossé entre les deux partenaires.
Le point de non-retour fut atteint lors des conclusions du rapport d’enquête de la MINUSMA établissant que la frappe aérienne menée par la force antidjihadiste française près du village de Bounti avait conduit au décès de 22 civils en janvier 2021. Cet incident a entériné la rupture du lien de confiance qui ne cessait de s’éroder entre le gouvernement français et les populations maliennes. Une partie de la classe politique française réfute l’accusation de bavure, toutefois les manifestations pour demander le départ des Français se sont accrues significativement.
Une guerre perdue dans le domaine informationnel
Les erreurs diplomatiques effectuées par la France ont renforcé le sentiment patriotique et souverainiste des Maliens et le gouvernement de transition ne s’est pas privé de capitaliser sur cette opinion publique hostile envers l’ancien colonisateur. La tentative de la nouvelle junte malienne de prolonger la période de transition de cinq ans en dépit de ses engagements concernant la tenue d’élections libres en février 2022 a eu de lourdes conséquences.
Un arsenal de sanctions a été déployé par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour isoler le Mali sur la scène internationale et ainsi fragiliser l’économie pour exacerber les pressions internes des populations à l’encontre du gouvernement de transition. Dans le sillage de la CEDEAO, la France a opté pour une approche punitive en plaidant l’adoption de sanctions. La junte s’est alors empressée d’accuser Paris de fomenter l’embargo sur le Mali.
En réagissant avec fermeté à ce coup d’État dans le coup d’État, la France envoie des signaux contradictoires puisqu’elle était attentiste lors du premier putsch au Mali et qu’elle a fait preuve d’une certaine complaisance envers la nouvelle junte tchadienne issue d’une prise de pouvoir anticonstitutionnelle. Le gouvernement français est taxé de faire preuve d’hypocrisie puisqu’il soutient des régimes répressifs lorsque leur maintien rentre dans sa stratégie régionale et désavoue la junte militaire malienne lorsqu’elle est ouvertement hostile à la présence française.
Si l’incohérence stratégique est de mise, Paris est tout de même devenu le bouc émissaire de l’ensemble des maux du Mali. La France a vu l’ensemble des symboles de sa présence attaqués par des mouvements issus de la société civile africaine. Les accusations de perpétuation de la France-Afrique ou de néocolonialisme se répandent comme une trainée de poudre à travers le Sahel.
Une partie de la population malienne ne comprend pas les objectifs de l’opération Barkhane et l’opinion publique sahélienne est sensible aux discours anticoloniaux. Toutefois, la désinformation n’en est pas moins en partie orchestrée par des États rivaux qui tentent de projeter leur puissance dans le sous-continent. Les fausses nouvelles trouvent un écho particulier sur les réseaux sociaux et le gouvernement français peine à faire valoir le caractère diffamatoire de ces rumeurs infondées pour la plupart. L’armée française accuse un retard certain dans cette lutte informationnelle parfois asymétrique en raison de la nature antidémocratique du régime de ses adversaires.
En plus de jeter le discrédit sur l’armée française, cette propagande est alimentée par le Kremlin dans le cadre de sa stratégie hybride en Afrique. L’arrivée du groupe Wagner au Mali a cristallisé les tensions entre Paris et Bamako et la surenchère politique a tragiquement poussé ces paramilitaires dans les bras de Assimi Goita, le nouvel homme fort de la junte. Dans un chassé-croisé défavorable à la France, l’armée supplétive de la Russie ne pourra cependant pas combler le vide sécuritaire qui a émergé face au départ des 5000 soldats français. Ce dispositif militaire couteux pour le régime malien est trop faible et les intérêts stratégiques sont bien différents. La société privée de mercenariat Wagner avait initialement pour but de faire de la protection de personnalités clefs du régime, leur présence s’est dorénavant accrue pour atteindre 350 paramilitaires avec comme nouvel objectif de lutter contre le terrorisme qui prolifère dans le centre du Mali.
Réduire l’empreinte au sol de l’armée française dans la région était une priorité stratégique depuis l’annonce de la transformation de l’opération Barkhane. Néanmoins, l’incapacité de développer une diplomatie structurante avec Bamako, la montée des sentiments anti-français et la nouvelle chevauchée du groupe Wagner au Mali est un camouflet pour Paris. La perte d’influence est indéniable, mais elle constitue un moyen pour la France de repenser son intervention dans la région.
Une fenêtre d’opportunité pour un redéploiement stratégique nécessaire
La juxtaposition de plusieurs dispositifs militaires au Sahel a conduit à la formation d’un embouteillage sécuritaire. Avec cette nouvelle donne sécuritaire, la France pourrait sous-traiter la gestion de l’insécurité malienne au groupe Wagner qui semble vouloir endiguer une menace djihadiste qu’un dispositif militaire d’environ 5000 soldats n’est pas parvenu à faire.
Paris estime désormais que le contingent de paramilitaires russes a atteint 1000 individus. Si les liens entre cette société privée et le Kremlin ne sont pas officiels, la junte malienne se rapproche tout de même dangereusement de Moscou tandis qu’elle vient de dénoncer de manière unilatérale les accords de défense bilatéraux avec la France. Ce nouveau partenariat en émergence permettrait-il de contenir les GAT au Mali et dans la région des trois frontières sans que ces derniers puissent déstabiliser l’ensemble de la bande sahélo-saharienne ? La France pourrait dès lors concentrer ses énergies vers l’Europe de l’Est où l’Ukraine subit une invasion à grande échelle. Toutefois le dispositif russe semble aujourd’hui bien insuffisant pour réaliser un tel objectif. De surcroit, en faisant face à l’échec de Barkhane et une nouvelle fois à son passé colonial, la France ne souhaite pas pour autant abandonner son pré carré historique aussi facilement. Enfin, les méthodes opératoires de cette milice privée, notamment en Centrafrique où de nombreuses exactions ont été recensées, sont contraires aux règles d’engagements et à l’éthique de l’armée française.
Face à la réaction de la junte malienne, la mission européenne Takuba déployée dans cette frontière avancée du vieux continent est finalement mort-née. Soucieux de consolider le leadership français, Emmanuel Macron, en tant que représentant du pays qui préside le Conseil de l’Union européenne pour ces six prochains mois, pourrait conserver l’ensemble des efforts diplomatiques qui a donné naissance à cette force multidimensionnelle internationale. Les États membres de cette coalition souhaitent « rester engager dans la région », ce qui est un atout incontestable pour la préservation de cette première expérience de grande envergure d’une Europe de la défense si chère pour la présidence française.
Un redéploiement de la force européenne Takuba dans les zones stratégiques frontalières au Mali est encore possible. Au-delà de la solution de repli, même si la possibilité d’un repositionnement des forces en présence a pu conduire à des manifestations populaires sanglantes, le Niger pourrait devenir le nouvel État pivot pour sauver le nouveau dispositif militaire international. La France pourrait également étendre son soutien aux États du Golfe de Guinée qui partagent davantage son orientation stratégique et se trouvent être de plus en plus exposés aux activités de nuisances des GAT qui se déplacent vers le Sud. En œuvrant de concert avec ses partenaires européens et africains, ce nouveau dispositif pourrait renforcer les postures défensives des autres États membres du G5 Sahel. Il contiendrait les GAT afin que les terroristes ne menacent plus toute la région, mais à quel coût pour le Mali voisin ?
Après l’expulsion de l’ambassadeur français, rétablir les canaux diplomatiques avec Bamako doit être une priorité pour Paris. Le retrait de la force Barkhane pourrait laisser l’opportunité à la junte de réactiver un dialogue bilatéral constructif avec les groupes armés terroristes pour l’avènement d’un accord d’Alger 2.0 plus inclusif, tout ceci en dépit de la ligne rouge fixée par le gouvernement français. Un accord d’amnistie sur le modèle du dialogue algérien des années 1990 pourrait émerger grâce à l’opportunité que représente le départ des Français.
Conclusion
L’opération française au Mali est un colosse au pied d’argile. Alors que le paysage conflictuel au Sahel ne cesse de se déplacer, le retrait accéléré des troupes françaises est l’occasion parfaite pour le gouvernement de poursuivre la réarticulation de son implication dans la sous-région. La nouvelle orientation stratégique qui est en train d’être développée devra nécessairement renforcer les soubassements politiques de cette intervention à des fins d’acceptabilité. Paris pourrait profiter des relations bilatérales avec les pays voisins qui sont moins dégradés que celles avec Bamako afin de faire émerger des partenariats militaires moins asymétriques.
Une opération extérieure française moins exposée politiquement qui induit une empreinte plus légère via des moyens aériens et un renforcement des capacités dans le domaine informationnel sont de mises. Pour affronter cette concurrence croissante, la France doit réactiver le dialogue avec Bamako afin d’éviter de laisser le champ libre à la Russie. Avec les ambitions grandissantes du Kremlin, Paris est tenu de proposer une alternative crédible afin de combler le vide sécuritaire et pour répondre à la dynamique de diversification des relations des pays ouest-africains. Seulement à travers ce nouveau sursaut stratégique, la déroute française tant redoutée pourra être évitée.
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