Février 2023 : près de douze mois après le déclenchement de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, et alors que les alliés de Kyiv continuent pour certains d’ergoter sur le type d’armements lourds pouvant être livrés ou non à l’Ukraine, les principales structures composant l’architecture sécuritaire en Europe – l’OTAN et l’UE – poursuivent leur profonde transformation. Au regard des défis immédiats de l’OTAN (cf. résurrection de l’OTAN ; intégration à venir d’anciens pays neutres ; risque de nouvelle administration trumpiste y compris avec un épigone trumpien, etc.), le choix du prochain secrétaire général de l’OTAN s’avère d’autant plus pertinent à analyser. Traditionnellement – a contrario de l’Union européenne – les structures internes de l’OTAN n’étaient pas en effet considérées comme une bureaucratie puissante, cherchant à accroître leur autonomie. À cet égard les décisions relatives à l’Alliance étaient plutôt analysées à partir d’approches théoriques mettant en avant le rôle des États et des acteurs internes de ceux-ci. Or les derniers travaux publiés de John Deni, d’Heidi Hardt et de Leonard August Schuett portant en particulier sur la période 2017-2021 (sous celle de l’administration Trump) soulignent le rôle prépondérant joué par le secrétaire général de l’Alliance, ainsi que par plusieurs officiels de celle-ci dans le maintien et le développement de l’Alliance ces dernières années. Alors que l’OTAN a confirmé le départ à l’automne prochain de l’ancien premier ministre Norvégien Jens Stoltenberg en fonction depuis 2014, qui prendra sa suite à la tête de l’organisation?
Ces derniers mois, plusieurs articles dans la presse américaine, canadienne, britannique, italienne, belge ou encore française ont abordé cette question de la succession de l’actuel secrétaire général de l’OTAN. Pour rappel, il existe un fort désir depuis plusieurs mois que la personne qui lui succèdera soit la première femme nommée à ce poste. Cet article ne vise toutefois pas à se faire le relais des bruits de couloirs au sein des institutions étatiques et internationales concernant le/la futur(e) secrétaire général(e) de l’OTAN. Il tend à l’inverse à lister méthodiquement, en prenant en compte trois critères initiaux, les candidatures pouvant être retenues pour occuper ce poste. Premièrement, je prends pour acquis qu’il s’agira d’une femme et non d’un homme. Deuxièmement, il est certain que celle-ci aura occupé de hautes responsabilités au cours des dix dernières années (en étant soit chef d’État ou de gouvernement, soit ministre des Affaires étrangères ou de la Défense) au sein d’un des pays membres de l’Alliance. Le troisième critère est celui de la nationalité des candidates potentielles. En effet plusieurs nationalités peuvent être écartées parmi les 30 existantes (représentant les 30 États membres composant l’OTAN) du fait de certaines contraintes et règles informelles existantes.
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