Dans ce 53ème épisode du balado Conseil de sécurité, Laurent Borzillo et Sarah-Myriam Martin-Brûlé reçoivent Daniela Irrera, professeure de science politique et de relations internationales, spécialiste reconnue des acteurs non étatiques, de la gouvernance mondiale, des conflits armés et des politiques de sécurité. Elle enseigne aujourd’hui au Centre des hautes études de défense de l’Université nationale de défense à Rome, ainsi qu’à l’Académie de l’OSCE à Bichkek, et contribue activement à la formation des futurs experts civils et militaires européens au sein du Collège européen de sécurité et de défense (CESD) à Bruxelles.
Au fil de cette entrevue, Daniela Irrera revient sur ses activités d’enseignement à l’Académie de l’OSCE à Bichkek, où elle forme de jeunes experts aux enjeux de sécurité et de diplomatie. Elle présente également son jeu de simulation Game of Peace, primé au niveau européen, qui permet d’explorer de manière concrète les mécanismes de négociation, de résolution de conflits et de médiation dans les relations internationales.
L’entretien revient sur plusieurs projets de recherche auxquels Daniela Irrera a contribué, portant sur des thématiques variées telles que la propagande russe hors de l’Occident, les formes contemporaines d’autoritarisme, ainsi que les liens entre commerce illicite, sécurité et durabilité. Elle évoque notamment les initiatives MORDOR, sur les dictatures actuelles, et GLITSS, sur les circuits illicites mondialisés, offrant un éclairage sur les mutations géopolitiques, technologiques et narratives qui façonnent aujourd’hui les relations internationales.
La discussion se poursuit autour de ses travaux sur les ONG dans les zones de gouvernance fragile, l’usage détourné des technologies numériques par les groupes criminels, et la nécessité d’élaborer des réponses européennes adaptées à la diversité des acteurs transnationaux. Daniela Irrera revient également sur le concept de triple nexus – articulant aide humanitaire, développement et consolidation de la paix – qu’elle mobilise dans ses recherches sur les réponses internationales aux crises systémiques. Elle souligne enfin le rôle que peut jouer le Canada dans la construction d’un modèle de coordination internationale plus cohérent et efficace.
Un échange riche et transversal qui permet de mieux comprendre la complexité contemporaine des menaces, la transformation des acteurs non étatiques, et les leviers encore disponibles pour faire face à un monde fragmenté, traversé par de multiples zones grises.
Les commentaires sont fermés.