Grandes puissances. Alliés et amis. Rivaux ou, plus récemment, ennemis. Ce sont des termes généralement utilisés pour désigner les pays qui captent le plus notre attention en ce qui concerne la défense et notre sécurité. La période actuelle est de plus en plus souvent décrite dans le discours public comme une « nouvelle Guerre froide » et le monde nous apparaît de nouveau comme étant divisé en blocs rivaux. Nous coopérons avec certains et sommes en concurrence avec d’autres. Pourtant, la plupart des pays du monde ne cadrent pas facilement dans l’une ou l’autre de ces catégories. Au contraire, ils se situent souvent dans un entre-deux (voire en dehors). Leur non-alignement nous préoccupe et nous craignons qu’ils choisissent l’autre – le mauvais – camp.
Dans le contexte géostratégique actuel, les institutions internationales deviennent un lieu privilégié de compétition. Les grandes puissances s’y disputent le soutien des indécis, mais se heurtent à la résistance de tentatives visant à forcer ces derniers à choisir. Le ‘Friendshoring’, par le renforcement des alliances existantes ou le lancement de nouvelles alliances entre des acteurs « qui partagent les mêmes idées », offre aussi de nouvelles possibilités de coopération. Une telle stratégie entraîne également la fragmentation, la fermeture et l’exclusion, perçue par certains comme une provocation qui augmente la probabilité d’un conflit. En outre, les menaces croissantes sous le seuil de la guerre, dans les domaines de la cybernétique, de l’information ou de l’intelligence artificielle, mais aussi dans les ‘nouvelles frontières’ de l’espace et des grands fonds marins, peuvent donner lieu à de nouveaux types de tensions pour lesquelles nous sommes mal préparés. Dans ce contexte instable, les conséquences du changement climatique sur la sécurité, qu’il s’agisse de l’élévation du niveau des mers, des catastrophes naturelles, de l’insécurité alimentaire ou des déplacements de population, sont de plus en plus évidentes. Elles demandent une coopération inter-étatique qui s’avère de plus en plus difficile dans un contexte de relations volatiles entre grandes puissances, et conduisent à des tensions dans l’Arctique, la mer de Chine méridionale, l’Afrique et ailleurs.
Ce colloque cherche à élucider pourquoi et comment ces divers « entre-deux » de la sécurité et de la défense sont importants pour le Canada. Il traite d’un large éventail d’acteurs, de questions et de zones géographiques où la coopération et le conflit se déroulent simultanément, chevauchant bien souvent les clivages entre « nous » et « eux ». Il montre que le Canada devrait s’intéresser activement à ce qui se trouve dans les interstices de sa politique de défense et de sécurité, surtout s’il souhaite être prêt pour les enjeux futurs qui nous guettent.
Panélistes
Marc De Bellefeuille, Directeur-adjoint – Cyber, Espace et Technologies émergentes, Politique des domaines et de la technologie, Défense Nationale
Victoria Breda, Senior Analyst – PCO
Nadège Compaoré, Professeure adjointe, Université de Toronto
Jean Daudelin, Professeur agrégé, Université Carleton
Gen. Wayne Eyre, Chef d’état-major de la Défense
Philippe Frowd, Professeur agrégé, Université d’Ottawa
Alexander Lanoszka, Professeur adjoint, Université de Waterloo
Frédéric Lasserre, Professeur titulaire, Université Laval
Marion Laurence, Professeure adjointe, Collège des Forces Canadiennes
Michael Manulak, Professeur adjoint, Université Carleton
Pascale Massot, Professeur Adjointe, Université d’Ottawa
Sarah-Myriam Martin-Brûlé, Professeure titulaire, Université Bishop’s
Justin Massie, Professeur titulaire, Université du Québec à Montréal
Jonathan Paquin, Professeur titulaire, Université Laval
Sarah Sharma, Professeur adjointe, Université de Victoria
Chercheur.e.s émergent.e.s
Amélie Chalivet, Étudiante en doctorat, Université du Québec à Montréal
David Dubé, Étudiant en doctorat, Université Mcgill
Emmanuelle Rousseau, Étudiante en doctorat, Université de Montréal
Programme:
9:00 – 9:15:
Discours d’ouverture : Justin Massie, Codirecteur du réseau et professeur titulaire, UQAM
9:15 – 10:15:
Conférencier d’honneur: Gén. Wayne Eyre (CEMD, FAC)
Modératrice: Sarah-Myriam Martin-Brûlé, Codirectrice du réseau et professeure titulaire, Université Bishop’s
10:15 – 10:30:
Pause de santé
10:30 – 12:00:
Panel 1 – La coopération lors d’une ère de renouveau : Les nouvelles frontières
Les implications sécuritaires et les menaces croissantes dans les domaines de la cybernétique, de l’information et de l’intelligence artificielle, y compris la « nouvelle frontière » de l’espace, exigent davantage de gouvernance, la conception de nouvelles règles et un modèle de coopération qui devient de plus en plus difficile à établir, car la concurrence entre les États transforme ces questions des questions d’intérêt national en un jeu à somme nulle. L’objectif de non-prolifération nucléaire reste insaisissable et cette même concurrence a ramené le réarmement au premier plan. Ce panel examinera les défis et les opportunités de coopération dans ces différents domaines de sécurité émergents, ainsi que leurs implications pour le Canada et le monde.
Modératrice: Sarah-Myriam Martin-Brûlé, Codirectrice du réseau et professeure titulaire, Université Bishop’s
Intervenants:
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- Alexander Lanoszka, Professeur agrégé, Université de Waterloo
- Michael Manulak, Professeur agrégé, Université Carleton
- Marc De Bellefeuille, Directeur adjoint – Cybernétique, espace and technologies émergentes, domaines opérationnels et politiques de technologie, défense nationale
- David Dubé, Étudiant en doctorat, Université Mcgill
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12:00 – 13:00:
Lunch
13:00 – 14:30:
Panel 2 – Au-delà des alliés et des ennemis: Les acteurs non-alignés dans la politique mondiale
L’évolution de l’équilibre des pouvoirs mondiaux et régionaux a favorisé l’avènement d’un environnement plus complexe, accordant à un nombre croissant d’acteurs la capacité d’exercer une influence plus ou moins grande. Les institutions internationales se sont adaptées aux nouvelles réalités à mesure que les puissances émergentes continuent de gagner en importance avec l’expansion d’organisations telles que les BRICS. Ce panel explore l’impact de la multipolarité grandissante sur l’environnement mondial, dans un contexte où certains États exigent que l’ordre international fondé sur des règles change, certains avec plus d’assurance que d’autres, tandis que d’autres acteurs agissent à l’extérieur de ces organes formels afin de garantir l’aboutissement de leurs propres intérêts. Ce panel aborde un sujet souvent négligé de la politique mondiale : la résurgence du non-alignement, les motivations qui se trouvent derrière ce phénomène et les implications stratégiques pour le Canada.
Modérateur: Jonathan Paquin, Codirecteur du réseau et professeur titulaire, Université Laval
Intervenants:
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- Marion Laurence, Professeure adjointe, Collège des Forces canadiennes
- Philippe Frowd, Professeur agrégé, Université d’Ottawa
- Jean Daudelin, Professeur agrégé, Université Carleton
- Emmanuelle Rousseau, Étudiante en doctorat, Université de Montréal
- Amélie Chalivet, Étudiante en doctorat, Université du Québec à Montréal
- Marion Laurence, Professeure adjointe, Collège des Forces canadiennes
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14:30 – 14:45:
Pause de santé
14:45 – 16:15:
Panel 3 – Coopération ou compétition ? Le cas des ressources naturelles
Les ressources naturelles sont inégalement réparties dans le monde. L’essor des pressions géopolitiques et le retour du nationalisme économique signifient que les États – et les industries – se positionnent pour concurrencer avec leurs voisins, leurs rivaux, voire leurs partenaires, afin d’en garantir l’accès. Le pétrole, les minerais et même l’eau font l’objet de convoitise, menant à des conflits interétatiques et intraétatiques, qu’ils soient clandestins ou déclarés. Cette réalité est d’autant plus complexe et inquiétante considérant le fait que le changement climatique a un impact durable sur la distribution et l’extraction (non) éthique de ces ressources. Ce panel discutera de l’impact de la quête des ressources naturelles sur différentes régions du monde, de la rivalité entre les acteurs pour les obtenir et de la manière dont ils pourraient éventuellement coopérer.
Modératrice: Sarah Sharma, Codirectrice du réseau et professeure agrégée, Université de Victoria
Intervenants:
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- Nadège Compaoré, Professeure agrégée, Université de Toronto
- Pascale Massot, Professeure agrégée, Université d’Ottawa
- Frédéric Lasserre, Professeur titulaire, Université Laval
- Victoria Breda, Senior Analyst, PCO
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16:15 – 16:30:
Discours de clôture
17:00 – 18:30:
Cocktail de réseautage au Novotel
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